Fiche de non-conformité : éviter les erreurs courantes

Article publié le 12 août 2024

La fiche de non-conformité est un document central dans un système de management de la qualité. C’est un support important pour recenser les écarts par rapport aux standards établis et mettre en place des actions correctives.

Cependant, la conception puis la rédaction des fiches de non-conformité peuvent souvent être source d’erreurs. Cet article vise à identifier les erreurs courantes dans la rédaction des fiches de non-conformité et à proposer des solutions pour les éviter, afin d’en faire un outil efficace d’amélioration continue.

 

Au sommaire de cet article :

Comprendre les fiches de non-conformité
Erreurs courantes dans la saisie des fiches de non-conformité
Erreurs courantes dans l’analyse de non-conformités
Bonnes pratiques pour éviter les erreurs

Comprendre les fiches de non-conformité

Définition et rôle dans le management de la qualité

Les fiches de non-conformité sont des supports essentiels dans le cadre d’un système de management de la qualité (SMQ). Que ce soit pour des produits, des services ou des processus, ces fiches permettent d’identifier et recenser toute non-conformité susceptible de nuire à la qualité globale.

L’objectif principal des fiches de non-conformité est d’assurer la traçabilité des problèmes rencontrés. L’enjeu est de faciliter la mise en place d’actions correctives et préventives. En consignant les écarts, les entreprises peuvent non seulement corriger les défaillances actuelles mais aussi prévenir leur récurrence, contribuant ainsi à l’amélioration continue.

Importance d’une fiche de non-conformité bien rédigée

Il ne suffit pas de mettre en place une fiche de non-conformité pour qu’elle soit efficace, il faut que qu’elle soit bien pensée ! Tout d’abord, il faut clarifier les objectifs de cette fiche de non-conformité.

Elle doit permettre de :
– Identifier clairement le problème : une description précise aide à comprendre le contexte et la nature de la non-conformité ;
– Analyser les causes : une analyse approfondie des causes sous-jacentes permet de cibler les actions correctives appropriées ;
– Mettre en œuvre des actions correctives efficaces ;
– Suivre les résultats : le suivi des actions et de leur efficacité garantit que les mesures prises sont adéquates et apportent des améliorations significatives.

Comprendre la rédaction d'une fiche de non-conformité

Erreurs courantes dans la saisie des fiches de non-conformité

Manque de détails

Une erreur fréquente dans la rédaction des fiches de non-conformité est le manque de détails. Une description vague ou incomplète de la non-conformité peut entraîner des malentendus et rendre difficile l’analyse. Par exemple, noter simplement “défaut de fabrication” sans préciser la nature exacte du défaut, sa localisation ou les conditions dans lesquelles il a été constaté, laisse trop de place à l’interprétation.

Conséquences pour le processus de résolution

– Identification imprécise du problème ;
– Actions correctives inappropriées ou inefficaces ;
– Perte de temps et de ressources.

Comment éviter cette erreur ?

– Décrire la non-conformité de manière précise et détaillée ;
– Inclure toutes les informations pertinentes : date, lieu, conditions d’observation, description du problème, données chiffrées ;
– Illustrer concrètement le problème avec des photos par exemple.

Le risque de demander trop d’informations

A l’inverse, une autre erreur courante est de vouloir recueillir trop d’informations dans les fiches de non-conformité. Comme énoncé précédemment, l’objectif est d’avoir une compréhension exhaustive des problèmes, mais une fiche de non-conformité trop complexe peut décourager les utilisateurs. En effet, le risque est que les opérateurs ou des techniciens sur le terrain trouvent le processus trop long, trop complexe et cessent peu à peu d’utiliser le système.
Ainsi et contrairement aux idées reçues, une fiche de non-conformité trop dense peut devenir un obstacle plutôt qu’un outil facilitateur.

Conséquences de demander trop d’informations

– Découragement des utilisateurs à remplir les fiches de non-conformité ;
– Risque de ne pas obtenir les informations essentielles à cause de la surcharge de données ;
– Baisse du nombre de déclaration et impact direct sur l’efficacité du système.

Comment éviter cette erreur ?

– Démarche de conception centrée utilisateurs : trouver le bon équilibre entre les informations nécessaires pour comprendre et traiter la non-conformité et la simplicité pour encourager son utilisation ;
– Limiter les champs obligatoires aux informations essentielles ;
– Utiliser des formulaires intelligents ou des systèmes automatisés qui s’adaptent en fonction de la nature de la non-conformité signalée.

Erreurs courantes dans l’analyse des fiches de non conformités

Mauvaise identification des causes

Identifier incorrectement les causes de la non-conformité est la principale erreur de l’étape d’analyse. En effet, une analyse superficielle ou biaisée des causes conduit à des actions correctives inappropriées et rend inefficace la boucle d’amélioration continue. Par exemple, attribuer un problème de qualité à un défaut de matériel alors qu’il s’agit en réalité d’une erreur de procédure peut entraîner des coûts inutiles et une persistance du problème.

Impact sur les actions correctives

– Risque de ne pas résoudre le problème à la source ;
– Répétition des non-conformités ;
– Perte de crédibilité et de confiance dans le système de management de la qualité.

Comment éviter cette erreur ?

Utiliser des méthodes d’analyse des causes reconnues, comme le diagramme d’Ishikawa ou les 5 pourquoi ;
– Impliquer les parties prenantes dans l’analyse pour obtenir une vision complète et objective ;
– Assurer un suivi des actions correctives pour mesurer leur efficacité.

Ne pas associer les parties prenantes

Ne pas impliquer les parties prenantes dans l’analyse des non-conformités est une erreur qui impacte l’efficacité des actions correctives. Intégrer les parties prenantes dans la phase d’analyse permet d’avoir une vision globale et une approche systémique de la non-conformité.

Impact de l’exclusion des parties prenantes

– Compréhension limitée du problème et manque de diversité des points de vue ;
– Solutions correctives mal adaptées aux réalités opérationnelles ;
– Risque de mécontentement et de non-adhésion des équipes concernées.

Comment éviter cette erreur ?

– Impliquer les parties prenantes dès le début de l’analyse  ;
– Mettre en place des instances de pilotage pluridisciplinaires ;
– Communiquer sur les non conformités, les analyses et les actions correctives auprès des parties prenantes.Erreurs - fiche de non-conformité

Bonnes pratiques pour éviter les erreurs

Formaliser un modèle de fiche de non conformité

L’utilisation d’un modèle standardisé de fiches de non-conformité améliore la cohérence et la qualité des informations recueillies. Un modèle garantit que toutes les informations essentielles sont incluses et présentées de manière claire et uniforme. Il est possible d’avoir un modèle unique pour l’ensemble de l’entreprise ou des modèles différents en fonction du type de non-conformité. Attention cependant à ne pas multiplier les modèles pour que le sytème reste facilement compréhensible.

Avantages d’un modèle standardisé

– Garantir la complétude et la cohérence des fiches ;
– Faciliter l’appropriation du système de management de la qualité ;
– Simplifier l’analyse et le reporting en assurant une structure homogène.

Dématérialiser la fiche de non-conformité

Un logiciel de gestion de la qualité est une solution qui permet de créer, compléter, gérer et analyser les fiches de non-conformité. De nombreuses tâches peuvent être automatisées, facilitant la collaboration entre les différentes parties prenantes.

Avantages d’un logiciel de gestion des non-conformités

– Centralisation des informations : toutes les fiches de non-conformité sont stockées en un seul endroit, facilitant l’accès et le suivi des données ;
– Automatisation des workflows : les fiches de non-conformités sont automatiquement attribuées aux bonnes personnes. Les processus de notification, d’approbation et de suivi des actions correctives sont également automatisés ;
– Traçabilité et audit : toutes les informations relatives aux non-conformités et aux actions correctives sont enregistrées et tracées.

En conclusion, une fiche de non-conformité est un pilier essentiel du management de la qualité. En évitant les erreurs courantes et en adoptant de bonnes pratiques, les entreprises peuvent transformer ces fiches en levier essentiel pour l’amélioration continue.

La mise en œuvre de modèles standardisés et l’utilisation de logiciels de gestion de la qualité sont des étapes importantes pour optimiser ce processus. En adoptant ces approches, les entreprises peuvent non seulement corriger les écarts de qualité, mais aussi prévenir leur réapparition, renforçant ainsi la satisfaction des clients et l’efficacité opérationnelle.

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